Restauration
Des forfaits pour redonner vie à chaque instrument
La restauration d’un instrument
Notre pratique de la restauration accorde une importance égale à chaque détail. La réfection de la mécanique passe par un travail sur chaque pièce, de manière à lui rendre son fonctionnement et son esthétique d’origine. Nous travaillons au possile avec les matériaux d’origine, et tout remplacement fait l’objet d’une réflexion historique et technique. Un tel résultat ne s’obtient que par une prise en charge de la totalité de l’instrument, et non par une somme de “petites réparations”. C’est pourquoi nous proposons un système de forfaits plutôt qu’une remise en état “à la carte” qui, selon les cas, peut certes se montrer également possible et pertinente.
Cette méthode de travail permet de redonner vie à un instrument en le rendant aussi “neuf” qu’il le fut, tout en conservant sa singularité musicale. Le but de toute restauration est, dans notre esprit, de remettre en circulation de la différence musicale à l’aide de la facture instrumentale passée. Un piano ancien doit surprendre par une authenticité mêlée d’actualité, et non par le délabrement ou le travestissement.
Il n’existe pas de notion bien établie pour la tarification des restaurations de pianos. Une grosse structure, maniant un capital plus élevé et travaillant très majoritaire avec des instruments modernes, aura tendance à suivre une procédure de remplacement général assez standardisé, principe que nous n’approuvons pas et qui entraîne naturellement un coût élevé, si ce n’est prohibitif. Il existe également aujourd’hui des entreprises qui proposent leurs services à des ateliers ou des magasins, ce qui consiste à envoyer le piano à l’étranger pour subir ce même remplacement, et souvent un revernissage voire un laquage. De même, une stricte tarification à l’heure, pas toujours pertinente dans la réalité artisanale (le travail à l’heure est un héritage du salariat, qui n’a rien à voir) entraîne une hausse des coûts. Au fil des années, et n’ayant fait pour ainsi dire qu’exclusivement de l’ancien, nous avons développé une idée différente, hors du paradigme de la structure commerciale moderne. Un prix juste par rapport au temps global et aux coûts matériels, et qualitativement abordable comparé à l’offre existante dans les instruments neufs.
Nous rappelons que les prix HT et TTC sont équivalents en micro-entreprise. Les prix affichés sont donc réels.
Le transport n’est plus inclus depuis mars 2021 dans nos prestations de restauration
La finition de l’ébénisterie (vernissage, cirage) consiste en une prestation supplémentaire
La restauration des pianos droits est peu demandée. On se reportera à un devis spécifique
Restauration intégrale des pianos à queue (à partir de 6000 €)
Nous ne proposons plus (ou alors au cas par cas) la conservation des cordes d’origine. Elle implique un risque de casse des cordes, et de mauvais rendu sonore selon les époques. L’atelier privilégie le recordage et le résinage du sommier (ou rechevillage) pour des raisons de garantie quant au résultat. Il s’agit d’un prix indicatif s’appliquant à la grande majorité des instruments que nous rencontrons. Le prix peut être modulé face à des affections spécifiques.
Prestation avec remplacement des cordes blanches
Elle consiste, en plus du précédent forfait de “restauration intégrale”, à effectuer un nouveau plan de cordage et à remplacer les cordes blanches par de nouvelles lorsque cela est souhaitable ou nécessaire. Nous prenons en compte la spécificité sonore de l’instrument en travaillant avec différents aciers. Il n’existe pas de “son d’origine”, seulement une différence sonore en pérpétuelle mutation. L’acier subissant au fil du temps une altération, le son d’un piano parfaitement conservé sera nécessairement différent au bout d’un siècle, malgré la présence du matériau d’origine. Un recordage dans les règles et respectueux des progressions originales donnera un profil sonore proche de l’original, mais avec des différences de timbre. Un cordage ancien offre généralement moins de puissance qu’un cordage neuf et, selon l’usure, moins de régularité sonore. L’altération du matériau est toutefois, et autant que son remplacement, une source de singularité : dans un cas comme dans l’autre, cela “caractérise” le son du piano.
Supplément de remplacement des cordes filées
Dans cette dernière prestation, nous procédons à un remplacement des cordes basses, conseillé lorsque nombre de ces cordes sont manquantes, ou en fonction du souhait de redonner à l’instrument une plénitude sonore qui ne peut plus être garantie par le cordage existant, qui subit un tassement inévitable au bout de plusieurs décennies. Certaines cordes en laiton ont tendance à s’avérer très cassantes avec le temps, et il est conseillé de les remplacer.
Supplément de revernissage ou recirage (à partir de 3500 €)
Nous préparons nos vernis nous-mêmes d’après des recettes du XVIIIe et du XIXe siècle (bases de résines diverses : sandaraque, gomme-laque, élémi, mastic…). Nous ne faisons pas de “vernis au tampon”, cette technique, presque exclusive aujourd’hui dans le domaine de l’ébénisterie, n’ayant fait son apparition qu’au milieu du XIX siècle, et n’ayant jamais donné la preuve de son application sur les pianos. Nous pratiquons une technique inspirée des documentations historiques (Watin, Roubo), à savoir l’application de vernis à base d’alcool, originellement conçus pour une application au pinceau, mais désormais praticable au pistolet.
Restauration des pianos carrés et pianoforte (à partir de 5000 €)
Les piano carrés ont cessé d’être fabriqué en Europe dans les années 1860-1870. Ils ont, pendant un siècle, constitué la norme du piano, et sont parfois encore conservés dans les maisons. Ils furent également le lieu de multiples expérimentations technologiques, du croisement des cordes standardisé aujourd’hui, à la mécanique inversée, géniale mais oubliée. On distingue généralement les petits pianos carrés (fin XVIIIe-première moitié XIXe), des grands modèles tardifs des années 1840-1860.
Les premiers sont proches dans leur conception du clavicorde, et souvent pourvus de mécaniques à simple ou double pilote. Il s’agit du “pianoforte” par excellence, au toucher des plus légers, et à la sonorité intimiste et colorée. Leur taille modeste et leur légéreté en font des instruments peu encombrants (moins qu’un piano droit) et très humains (piano de chambre davantage que de salon au sens actuel). Les seconds sont technologiquement proches des pianos à queue, avec une sonorité plus courte et plus percutante, et ont une longueur avoisinant le mètre quatre-vingt-dix.
Dans un cas comme dans l’autre, ces instruments ont la réputation du réglage complexe (pas toujours justifiée) et de la restauration délicate. Cette mauvaise réputation résulte souvent d’une mécompréhension de la part du technicien envers l’instrument, mécompréhension compréhensible lorsque l’on sait que peu prennent le temps et l’audace de se plonger dans une technologie pour laquelle il n’existe aucun manuel et aucun enseignement technique. Si le réglage des pianos carrés est effectivement plus long et délicat que les pianos à queue ou droits habituellement rencontrés en restauration, la restauration de ces instruments nécessite en réalité le remplacement de beaucoup de pièces (marteaux, pièces fragiles détériorées, cordes inusuelles) qui n’existent pas en fourniture standard, et dont la prise en charge relève de la facture, domaine plus rarement maîtrisé que celui des catalogues de fournitures. Nous prévoyons systématiquement une prestation similaire à celle d’une restauration intégrale comprenant un recordage complet, auquel s’ajoute le temps de réglage plus long et, au cas par cas, la prise en charge de toutes les réparations nécessaires. Les cordes filées à filage ouvert, certes moins nombreuses, sont également plus coûteuses à la fabrication.