Piano carré Léonard Systermans (1792)

Pianoforte acquis à Rennes enchères le 13 décembre 2021, dont la restauration a été partiellement entamée depuis. Il est référencé dans la base Clinkscale.

Il s’agit de l’un des plus anciens pianos connus de Léonard Systermans. Un 1790 est encore en circulation. Une bonne partie de l’instrument semble d’origine, en particulier les chevilles, et bon nombre de cordes.

Ce piano présente plusieurs particularités intéressantes. Premièrement, l’absence de numéro de série (où que ce soit dans le piano), là où le même facteur numérotait ses instruments habituellement sur la table d’harmonie. Et surtout, la signature de Daniel Stehlin (1765-1846) facteur suisse, qui l’a réparé en février 1821, peu de mois avant la mort de Léonard. Cette réparation a été effectué à la demande de Léonard lui-même, par celui qui est désigné comme son “ami”. Les deux facteurs entretenaient donc des liens particuliers. La question se pose de savoir d’où vient ce piano, que nous avons acquis aux enchères à Rennes, et dont les propriétaires originaux n’ont pas répondu à nos demandes d’informations.

Il est également le seul piano de Systermans à mentionner le 47 rue de Cléry, adresse qui n’était pas connue pour ce facteur jusqu’ici.

La signature de Stehlin revendique l’invention de la pédale céleste en 1786. Au fil de nos investigations, que nous mèneront plus loin dans un article dédié, il semblerait que cette affirmation ne soit pas du tout de l’affabulation, mais que Systermans et Stehlin ont bel et bien un lien ancien et profond, dont la pierre angulaire serait l’atelier d’un certain Sébastien Erard, dans les années 1780…

La mécanique de cet instrument est à simple pilote. Il était pourvu d’une pédale forte, et d’un jeu de luth (pédalier aujourd’hui disparu).