Mécaniques de pianos à queue Erard à cordes croisées (années 1920)
Oct 15, 2020
Le hasard des choses a fait entrer à l’atelier deux mécaniques “identiques”, issues de quart-de-queues Erard à cordes croisées, modèles “0”. L’occasion de les comparer un peu, et de mettre au jour des différences, ou des modifications qui, pour un oeil non averti, auraient pu sembler d’origine… A l’occasion, on ajoutera à cet album d’autres particularités rencontrées lors d’interventions ultérieures. Les mécaniques sont identifiées par le nom du chef d’atelier, le numéro de mécanique et l’année.
Après la première guerre mondiale, les marteaux Erard changent de composition : ils ne sont plus pourvus d'une sous garniture. Si l'incidence sur le son n'est probablement pas évaluable sérieusement, force est de constater que les deux mécaniques montrent un même degré d'applatissement des marteaux. Un défaut récurrent ? (Chappet, 9075, 1921)
Un applatissement similaire à la mécanique de 1921. (P. Chappet, 6433, 1928)
On retrouve ici la garniture blanche classique pour la barre de repos des marteaux. (Chappet, 9075, 1921)
Avec l'expérience, on ne peut s'empêcher de penser que ce feutre rouge dénote d'avec tous les autres Erard, de même que cette sous-garniture verte. Il s'agit en réalité d'un remplacement. (P. Chappet, 6433, 1928)
Les mécaniques Erard ont cet avantage, jamais repris ailleurs semble-t-il, d'avoir des touches amovibles sans avoir besoin d'enlever la mécanique. On trouve, sur celle-ci, les garnitures habituelles en cuir d'agneau. (Chappet, 9075, 1921)
Sur celle-ci, les garnitures en cuir ont été remplacées par une feutrine rouge bien contemporaine... (P. Chappet, 6433, 1928)
Les rouleaux, habituellement revêtus du cuir de cervidé. (Chappet, 9075, 1921)
Contrairement à son homologue, cette mécanique voit ses rouleaux garnis d'un cuir marron moins fin. Encore un remplacement probable. Cela dit, ce cuir ne semble pas incompatible avec la fonction des rouleaux. (P. Chappet, 6433, 1928)
Le nom des artisans ayant fabriqué les touches. (Chappet, 9075, 1921)
Le nom des artisans ayant fabriqué les touches (Chappet, 9075, 1921)
Le nom de ceux ayant travaillé ce clavier-ci. (Chappet, 6433, 1928)